RENÉ LA CANNE • ONE, TWO, TWO : 122 RUE DE PROVENCE
Musiques composées, orchestrées et dirigées par Ennio MORRICONE
Music Box Records - Édition limitée à 500 exemplaires • Épuisé
Plus de 60 minutes de musique.
Restauration et remasterisation par Claudio Fuiano à partir des masters originaux.
Livret de 8 pages, notes internes français-anglais par Nicolas Magenham.
Music Box Records réunit sur le même CD deux bandes originales de films composées par Ennio Morricone : René la Canne (1977) de Francis Girod (Le Bon Plaisir et Descente aux Enfers) et One, Two, Two : 122, rue de Provence (1978) de Christian Gion, deux films emblématiques d’un certain courant « rétro » dans le paysage cinématographique français, chacun d’eux bénéficiant néanmoins de couleurs musicales très différentes.
Dans sa période française, Morricone a surtout eu l’occasion de travailler sur des polars ou des comédies contemporaines (La Cage aux Folles, Le Professionnel). Pour René la Canne, il change non seulement de genre et d’époque, mais il laisse libre cours à une certaine fantaisie, le film de Girod étant un film historique à la loufoquerie et à l’impertinence assumées. Il relate les aventures rocambolesques d’un truand extravagant et d’un inspecteur de police frondeur, interprétés respectivement par Gérard Depardieu et Michel Piccoli, tous deux ici au sommet de leur art. La mélodie entêtante et farfelue du thème principal se confronte joyeusement à un rythme implacable, qui peut rappeler celui d’Enquête sur un Citoyen au-dessus de tout soupçon (Elio Petri, 1970). À l’image de ce thème, la bande originale est remplie de morceaux ambigus, jouant sur des couleurs rythmiques et instrumentales contrastées, et donnant à l’ensemble une forme bancale, à la fois effrayante et farcesque, tragique et grotesque.
Morricone joue également avec l’incongruité des sons, prenant souvent le contrepied du cliché de la musique de film « rétro ». A travers ces pieds de nez et autres originalités sonores, la musique de René la Canne illustre la folie et l’hédonisme des deux protagonistes, ainsi que leur goût pour le travestissement. Mais il arrive aussi à Morricone de se plier au jeu de la musique d’époque, mais en y apportant une touche fantaisiste ou étrange. L’album comprend par exemple des morceaux charleston où le piano bastringue se mêle à des synthétiseurs, ou encore des valses nostalgiques à la limite du pastiche.
C’est dans une veine plus classique que Morricone écrira la partition de One, Two, Two : 122, rue de Provence présente dans cet album. Le film de Christian Gion, adapté de l’autobiographie de Fabienne Jamet, raconte l’histoire d’un couple de provinciaux (Nicole Calfan et Francis Huster) qui s’installent à Paris pour ouvrir une maison close prestigieuse, le fameux One, Two, Two. Lyrique et poignante, la musique de Morricone illustre la sophistication du décor flamboyant du film, mais aussi une certaine nostalgie, celle d’une époque fastueuse révolue. Il est par ailleurs intéressant de noter que le magnifique thème principal marque les prémisses de ce qui deviendra plus tard celui de Cinema Paradiso (Giuseppe Tornatore, 1988), tant au niveau de l’écriture que de l’orchestration.
À travers ces deux films, Morricone a donc apporté deux couleurs différentes – mais très personnelles – au cinéma « rétro » des années 70. Et c’est cet aspect moins connu de sa période française que nous sommes fiers de mettre en lumière dans le présent album.
RENÉ LA CANNE (29:27) | ONE TWO TWO (32:15) |
1. Passeport pour le plaisir (03:55) |
12. One Two Two (04:23) |
Durée Totale • 61:45
- Format
- CD